Octobre 2012 - Free & Low cost

13-10-2012. Free, low cost et emploi

Le modèle low cost, qui consiste à fournir un bien ou un service en assemblant les briques technologiques et managériales les plus récentes, bien loin d'être un artisan de la crise, est tout au contraire un moteur de la sortie de crise ! Pourrait-on sérieusement affirmer que le succès et la croissance d'un Coca-Cola ou d'un McDonalds ont été néfastes à l'emploi mondial ? Les détracteurs de Free devraient y songer aujourd'hui et ils feraient mieux de consacrer toute leur énergie à s'adapter, plutôt qu'à fustiger. La concurrence n'est pas le Diable, mais un simple catalyseur : elle ne fait qu'anticiper et accélérer les gains de productivité dans les secteurs où une évolution technologique rapide les rend possibles... et donc inéluctables. Que cela se produise un peu plus tôt et un peu plus vite est en réalité une opportunité, rendant plus nécessaire et plus urgente encore la reconstruction de l'après-crise. Or, à prétendre tempérer le progrès comme on placerait un thermomètre au réfrigérateur ; à vouloir ralentir les innovations issues de la compétition, dans l'espoir dérisoire d'empêcher des pertes d'emploi directes et à court terme chez les opérateurs de réseaux ; à se livrer enfin à des querelles de chiffres visant à quantifier ces pertes avec précision, à l'aide de modèles pourtant grossiers et inadaptés, notamment parce qu'ils ignorent les externalités, on ne fait que perdre du temps ! Faut-il s'évertuer à protéger à tout prix et en vain ce qui - certes hélas - ne peut pas l'être ? Ou ne vaut-il pas mieux, tout à l'inverse, diriger ses efforts vers les voies d'avenir ? D'une part, faire en sorte que l'emploi se déplace le plus rapidement possible vers le secteur des services numériques, à faible réservoir de productivité et à fort potentiel de créativité, car le modèle du futur reposera sur une hybridation du low cost, pour les commodités, et de la très haute valeur ajoutée (THVA), pour les services. D'autre part, veiller à ce que que le pouvoir d'achat transféré aux ménages grâce au low cost ne soit pas majoritairement consacré à l'achat de produits importés, de Chine ou des États-Unis, mais relance l'activité nationale. En bref, il revient aux entreprises de conduire le changement, plutôt que d'exiger des protections. Et il revient aux pouvoirs publics d'inciter efficacement au renouveau, plutôt que dresser d'inutiles barrages en carton !

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