Avril 2013 - Solitaire

7-04-2013. Souvenir solitaire

Lorsque j’étais adolescent (il y a une quarantaine d’années !), je passais les vacances de neige en famille, dans l’appartement tignard de mes parents. Un jeu de solitaire, dont mon père s’était procuré une version rustique, tablier en bois et billes d’agate, y constituait une des distractions favorites de l’après-ski. L’agencement du jeu était de type « européen » comportant quatre emplacements supplémentaires par rapport à l’agencement dit « anglais », de manière à former un octogone plutôt qu’une croix grecque.

Pour organiser les compétitions sur un pied d’égalité, nous partions tous de la configuration initiale ou la bille enlevée est la bille centrale. Nul d’entre nous n’avait jamais réussi à laisser une seule bille dans la configuration finale. Après plusieurs années de tentatives répétées, mon père avait toutefois obtenu une remarquable régularité, ne laissant systématiquement que deux billes sur le tablier. Mais, avec une non moins remarquable persévérance, il cherchait encore le Graal !

Une année, j’avais invité un camarade de Polytechnique à venir skier avec moi. Alain n’était guère bavard et, le soir, il occupait son silence à observer avec une apparente fascination nos concours de solitaire. Il ne prenait lui-même jamais part aux joutes et semblait perdu dans de profondes réflexions. Au terme de la semaine de vacances, il rompit son silence coutumier pour s’écrier de manière impromptue, entre raclette et salade :

-          Mais c’est impossible !

Sommé de s’expliquer, il réclame une feuille de papier sur laquelle il trace un dessin avant de se livrer à la démonstration suivante..

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