Janvier 2013

29-01-2013. Chèvre de Robinson et bug neuronal

Lapsus, quand tu nous trahis ! Lorsque nous parlons, il arrive que la conscience abaisse son niveau de vigilance et que l’inconscient profite de la faille ainsi ouverte pour s’y engouffrer sans vergogne. Le lapsus linguae surgit lorsque le cerveau, au lieu de maîtriser l’énonciation, relâche son attention, laisse libre cours à des associations libres et se prend au piège d’assonances incontrôlées. C’est ainsi que, sur un plateau de télévision, inflation est devenue fellation dans la bouche (si l’on peut dire !) de l’infortunée Rachida Dati. Quelle chance qu’elle n’ait point tenté de se rattraper en promettant, à l’avenir, de tourner sept fois sa langue ! Mais comment lui jeter la pierre, alors que nous sommes tous les victimes en puissance de nos pulsions inconscientes ? Dans le cas de l’ex-Ministre, le mécanisme du lapsus, sinon sa cause, est d’une clarté aveuglante : la sonorité du mot manqué et celle de son indésirable substitut sont suffisamment voisines pour que l’un de ces mots « appelle » l’autre naturellement, lorsqu’une barrière de contrôle s’abaisse. Dans l’aventure personnelle que je vais maintenant relater, le processus est beaucoup plus détourné et je ne l’ai élucidé que tout à fait fortuitement, plusieurs années après les faits… Mais tout d’abord, un petit détour par la théorie économique !

Nous sommes en 1995. Je prépare la leçon que je dois donner le lendemain à l’École Polytechnique. Au programme : l’effet d’une asymétrie d’information sur le fonctionnement d’un marché...

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